Un citoyen palentais quelque peu curieux de la vie du quartier nous a fait parvenir une « lettre de quartier » de novembre 2002, tout juste dix ans. Qu’y trouve-t-on ? Une pleine page sur un maillon fort du dispositif de sécurité : la police de proximité. Et de vanter le rapprochement avec les habitants, le travail de suivi et d’analyse avec une cellule de veille réunissant les partenaires du quartier, bailleurs, établissements scolaires, associations…
On y présente une équipe de 15 personnes, prêtes à tordre le coup aux problèmes d’insécurité.
Las ! Dix ans après, nous apprenons la fermeture définitive du bureau, dans la plus grande discrétion, qui ne fait que conclure une baisse progressive de présence !
Certes, on arguera la baisse générale des effectifs, un changement de méthode de travail de la police, un changement des risques. On peut comprendre qu’un agent soit plus utile, mobile sur le terrain
que permanent dans un bureau. Mais l’article de 2002 concluait que la sécurité était l’affaire de tous, police et habitants. Mais quand la sécurité en viendra à se faire sans la police…
En parallèle, on nous annonce qu’on peut bientôt déposer plainte en ligne. En dix ans, que de progrès ! des accueils téléphoniques labyrinthe, des courriers envoyés toujours plus loin, et même nos supermarchés, un de nos derniers lieux de rencontre urbain, passent en ligne.
Encore une fois, le service public nous abandonne.
Michel Jeannin