Ce dernier jour de février, comme çà en fin d’après-midi, la bise obligeait les cols à se relever et les écharpes à se serrer fort. Tout à coup, la promenade est stoppée net. Les yeux ne veulent pas le croire : des grands oiseaux volent ensemble vers nous, des cigognes ! Si nombreuses, peut-être cent cinquante, deux cents ? Leurs grandes ailes blanches avec les rémiges noires battent l’air avec régularité, leurs longs becs en avant et leurs pattes fines rapprochées, tout à fait dans le prolongement de leurs corps, ligne aérodynamique !
Leurs vols lourds s’entendent à peine, et elles, restent silencieuses. C’est la bise qui pourrait les retenir, mais une énergie farouche les pousse à suivre leur chemin. Ou peut-être simplement leur détermination et leur courage.
Sans le froid trop vif, nous aurions trinqué à la santé des cigognes, à leur bon voyage et à tous les bébés qui naîtront de cette aventure.
Je vous l’disais, il y a de la joie dans l’air Le PRINTEMPS arrive à grands pas, A grands vols d’oiseaux… Et puis vous le savez bien
C’est le chant des oiseaux Qui fait pousser l’herbe des champs.
Michelle Rollet / Parenthèse n°10 (Avril-Mai 2013)